Le combat des anciens mineurs marocains continue.

Publié le par Action Antifasciste Artois: Bassin minier en force

A.M.M.N Nord Pas de Calais

Pour que les Mineurs Marocains en France retrouvent leurs droits et leur dignité

 

Les Mineurs Marocains représentent la dernière grande vague importante d’immigration venus extraire le charbon dans les années 60 / 70 dans le Nord Pas de Calais.

A cette époque, Les Houillères savent pertinement qu’il ne reste plus qu’une dizaine d’années à extraire le charbon et chargent à ce titre FELIX MORA de recruter une main d’oeuvre docile et surtout jetable ! Pour ce faire, Félix MORA choisit de se rendre dans les campagnes marocaines à la recherche d’ouvrier avec comme attributions : Du muscle, une bonne santé, être analphabète et surtout ne pas maîtriser la langue Française.

En 1985, l’idée de la fermeture des Charbonnages se concrétise par la signature, entre l’ambassade du Maroc et les Houillères, d’un protocole d’accord, portant principalement sur l’aide au retour. En septembre 1987, les premières lettres annonçant la fermeture des mines en fin d’année tombent. Les mineurs bloquent les puits et entament une grève qui durera deux mois, d’octobre à novembre. Manifestations, occupations, meetings : deux mois de grève sans l’appui de leurs collègues français et avec le seul soutien de l’appareil syndical de la CGT.
Dans cette lutte, il y avait la partie visible de l’iceberg, un syndicat, la CGT, qui faisait face aux Charbonnages de France, et une autre, invisible mais de taille, qui opposait d’une part, les autorités marocaines par le biais du consulat du Maroc à Lille et l’ambassade, relayés par les « amicales », et d’autre part, les mineurs marocains soutenus par l’ATMF, l’Association des travailleurs marocains de France. L’enjeu de cette lutte souterraine était la remise en cause du protocole d’accord signé par les autorités marocaines. Ces dernières n’avaient pas l’habitude de voir les « sujets marocains » contester leurs décisions et se comporter en citoyens connaissant leurs droits.

Une fois de plus, les mineurs résistent malgré les menaces et les convocations au consulat. Les Charbonnages sont contraints de renégocier. Un protocole d’accord est signé, le 1er décembre 1987, entre les Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais (HBNPC) et le syndicat des mineurs CGT. Les salariés gagnent le droit de choisir librement entre le retour au pays ou la réinsertion en France.

Un plan social , une arnaque !

Les revendications aujourd’hui concernent un plan social échoué où tout a été fait pour décourager ces mineurs. . Une reconversion vouée à l’échec :

Les Houillères ont financé pendant deux ans les entreprises qui acceptaient d’engager les mineurs à la fermeture des Mines. Concernant les Mineurs Marocains, la plupart on été orienté hors région et vers les tâches les plus pénibles (métro, tunnel sous la manche, bâtiments...).

L’état français a demandé à certaines entreprises d’accepter les mineurs marocains alors que ces entreprises étaient déjà en difficultés (il y avait alors déjà beaucoup de chômage : environ 9% alors qu’un tel taux de chômage n’était jamais arrivé avant).

Une grande majorité de ces mineurs n’ont pas pu bénéficier d’une reconversion de plus de 2 ans et vivent depuis de nombreuses années avec les minimas sociaux.

Mensonges et Pressions insupportables des Houillères :

Les Houillères ont profité de cette population fragile pour les forcer à signer l’abandon de leurs droits à vie : les avantages en nature. Tous témoignent de cette époque où les 2 mois de grève furent épuisants ...les Houillères les ont manipulés, les ont endormis ...la plupart d’entre eux ont cru par exemple signer une prime de licenciement alors qu’il s’agissait tout bonnement de l’abandon de leurs droits aux avantages en nature (logement + chauffage gratuit à vie).

Ce plan échoué amène aujourd’hui bon nombre d’entre eux à vivre sous le seuil de pauvreté !

La reconversion échoué ne leur permet pas d’accéder à une retraite suffisante (400 à 600 euros) et beaucoup sont menacé s d’expulsion quand les huissier ne sont pas déjà chez eux.

 

Comité de soutien : 03.27.96.23.34

Publié dans Vie de luxe

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