L'affaire du carlton de Lille, expression de la violence patriarcale

Publié le par Action Antifasciste Artois: Bassin minier en force

Il ne se passe pas un mois sans qu'un crime de nature sexuelle brise une vie dans le Nord-Pas de Calais. Il doit évidemment en être de même dans les autres régions. Meutres, viols, coups et blessures, insultes, brimades. Des femmes sont la plupart du temps les victimes d'hommes.

aaartois-antifa-patriarcat-pour-cible.jpg

L'affaire du Carlton de Lille met sur le devant de la scène médiatique des faits de violences sexuelles. Un réseau de prostitution a en effet été démantelé, et son centre de gravité est un hôtel de luxe de Lille. Dans un article de février 2011, nous avons écrit : "Nous le voyons bien autour de nous, les individus sont déformés, privés de richesse intérieure, tenus d'étouffer leur sensibilité. C'est l'époque dans laquelle nous vivons, celle du capitalisme en crise, incapable d'apporter des satisfactions, nous éloignant de plus en plus de notre nature, et générant cette violence des individus les uns envers les autres. Les femmes sont quotidiennement victimes de cette appropriation des êtres vivants". Dans le cas du Carlton, il semble que de jeunes femmes étaient louées pour des soirées privées dans lesquelles des personnes influentes, hommes politiques, fonctionnaires et hommes d'affaire s'offraient mutuellement leurs faveurs sexuelles.


AAArtois jet-cabine-carlton-lilleUne particuliarité de ce scandale qui éclabousse la bourgeoisie est qu'une femme semble y être mêlée, non pas comme marchandise, mais comme proxénète. En effet, une femme d'affaires du Pas de Calais, Virginie Dufour, a été mise en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteurs et escroquerie. Dirigeante d'une société d'événementiel, elle aurait organisé et payé trois voyages à d'autres personnes mises en cause dans cette affaire à Washington pour rendre visite au patron du FMI entre décembre 2010 et mai 2011, en compagnie de jeunes femmes, selon plusieurs médias. Le chef d'entreprise David Roquet, mis en examen et écroué, mais aussi l'ex-compagnon de Mme Dufour ainsi que le commissaire divisionnaire lillois Jean-Christophe Lagarde y auraient notamment participé.


En dépit des apparences, que l'un des protagonistes soit une femme ne change rien au fait que le patriarcat est la racine du problème. En effet, être une femme n'est pas suffisant pour lutter contre le sexisme. On connaît malheureusement le rôle qu'ont pu jouer des femmes dans des affaires de  pédophilie (par exemple la femme de Dutrou en Belgique), des réseaux de prostitution (Madame Claude dans les années 1970), ou au quotidien dans les jugements portés par certaines femmes hétéro à l'encontre des femmes homosexuelles (insultes, regards inquisiteurs etc). Il nous parait indispensable que les femmes s'organisent elles-même de manière non-mixte pour lutter contre le patriarcat, mais l'antisexisme est une pratique qui s'accompagne d'un travail théorique. Il ne suffit donc pas d'appartenir au genre féminin.


AAArtois repas-suite-carlton-lillePar ailleurs, Virginie Dufour appartient à la bourgeoisie. Ancienne propriétaire du restaurant lensois La Vylla, elle y fréquentait les notables du coin, ainsi que des personnalités d'envergure nationale en visite dans la région. C'est donc les moeurs de la bourgeoisie qui sont ici en question. La prostitution, en tant qu'acte patriarcal, est dans la continuité de la logique de la propriété privée : il s'agit d'acheter (louer), posséder, consommer le corps de quelqu'unE d'autre. Le jugement, s'il a lieu, de l'affaire du Carlton de Lille, nous apprendra peut-être quel sort était réservé aux jeunes femmes qui se rendaient dans les soirées de DSK. Le glamour est à coup sur à laisser de côté. Pas de Pretty woman en vue, le film est certainement plus un gonzo. C'est la décadence de la bourgeoisie dans toute ses dimensions qu'on observera alors. De la petite bourgeoisie boutiquière qui fournit le "produit", au commanditaire qui l'échange contre des contrats, de l'influence, un service ou de l'argent, jusqu'au grand bourgeois libidineux consommateur de jeunes filles par paquet.

Ecoeurant... révoltant!


Nous ne pouvons que donner la même conclusion qu'en février 2011 : Pour qu'il n'existe plus de criminels sexuels, il faut permettre aux êtres humains de vivre une sexualité harmonieuse, dans laquelle les unEs ne sont pas les objets des autres. Il faut éliminer le patriarcat, et sortir de la période historique dans laquelle il est né : celle du capitalisme.


Faisons du passé de ces horreurs!
Make patriarchy history!

Publié dans Antifascisme

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article