Ce que le fascisme n'est pas

Publié le par Action Antifasciste Artois: Bassin minier en force

La lutte contre le fascisme est une pratique sérieuse, car le fascisme est une tentative dangereuse, criminelle, destructrice. C'est pourquoi nous invitons les antifascistes à refuser de faire partie de groupes ou d'organisations qui, tout en se disant antifascistes, considèrent l'antifascisme comme une activité secondaire. L'antifascisme doit être efficace, ce doit être une pratique de tous les instants, fondée sur une pensée juste : la théorie antifasciste et l'activisme antifasciste sont les deux jambes d'un même corps en mouvement. Quand on est progressiste, on ne pense pas qu'il y a les intellectuelLEs d'un côté, et les manuelLEs de l'autre !
La pratique juste permet de frapper le fascisme pour le détruire, au delà de donner des coups à quelques individus fascistes. La pensée juste permet de comprendre le fascisme comme mouvement, avant qu'il ne soit figé, structuré, avant qu'il ait fini sa synthèse. Il faut détruire le fascisme avant qu'il devienne un régime politique !

Pour combattre le fascisme aujourd'hui, il faut avant tout comprendre ce qu'est le fascisme. L'historien Zeev Sternhell, que nous avons déjà cité, a fourni un travail précieux, qui permet de comprendre le développement du fascisme au 20ème siècle, afin de mieux voir celui du 21ème. Car si les fascistes changent, le  régime fasciste demeure un produit de l'impérialisme, et que l'Internationale Communiste a défini comme « la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier. »

Nous autres antifa n'avons pas de temps à perdre, nous en avons déjà suffisamment perdu. C'est pourquoi, il nous faut éviter de tomber dans les erreurs d'autrefois, en courant après ce que n'est pas le fascisme.


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Alors, voyons avec Sternhell (extrait de Naissance de l'idéologie fasciste) ce que le fascisme n'est pas:

 

    "            
De toutes les grandes idéologies du XXème siècle, l'idéologie fasciste est la seule à naître avec le siècle. Troisième voie entre le libéralisme et le socialisme marxiste, le fascisme vient proposer une autre solution aux problèmes que posent la révolution technologique et la révolution intellectuelle à la société européenne du tournant du siècle. Le désastre dans lequel ont sombré les mouvements fascistes après la seconde guerre mondiale ne doit pas occulter la réalité de l'époque : le fascisme ne représente pas un phénomène d'exception, pas plus qu'il n'est un un simple résultat de la crise qui soit le cataclysme de 1914-1918. Le fascisme, pour tout dire, n'appartient pas exclusivement à l'entre-deux-guerres, tout comme il ne peut être appréhendé comme une anomalie ou, pour reprendre la fameuse expression de Benedetto Croce, une "parenthèse" de l'histoire contemporaine. Il n'est pas, comme le pense le philosophe italien, le résultat d'une "infection", une période de "déclin de conscience de la liberté" consécutive à la grande guerre. Enfin, il n'est pas non plus le produit d'une quelconque renaissance "machiavélique" dont aurait été victime l'Europe du XXème siècle. Contrairement à ce que Friedrich Meinecke ou Gerhard Ritter voudraient faire croire à la génération rescapée de la seconde guerre mondiale, le fascisme est partie intégrante de l'histoire de notre siècle.
De même, le fascisme ne constitue pas une sorte d'ombre portée du marxisme, comme le croit Ernst Nolte, dont l'ouvrage brillant et bien connu poursuit en fait le travail de Meinecke et de Ritter. Il convient auussi de ne pas exagérer le caractère "anti" du fascisme : le fascisme ne s'incarne pas uniquement, selon la définition de Juan Linz, auteur d'une remarquable, dans l'antilibéralisme. Le fascisme n'est pas non plus une "variété de marxisme", comme le soutient ce spécialiste pourtant perspicace et auteur d'ouvrages importants, A.James Gregor. D'autres part, le fascisme ne saurait être réduit, comme le prétend l'interprêtation marxiste classique, à une simple réaction antiprolétarienne survenue à un stade du capitalisme déclinant.
(...)
Il est nécessaire d'insister sur un autre élément de la définition proposée ici : le fascisme ne saurait en aucune façon être identifié avec le nazisme. Certes, les deux idéologies, les deux mouvements et les deux régimes possèdent des points communs. Ils peuvent souvent être tengents l'un à l'autre ou bien se recouper, mais ils diffèrent sur une question fondamentale : la pierre de touche du national-socialisme allemand est le déterminisme biologique. C'est le racisme dans son sens le plus extrême qui fait le fond du nazisme; et la guerre aux juifs, la guerre aux races inférieures, y joue un rôle plus prépondérant que la guerre au communisme. Des marxistes peuvent être convertis au national-socialisme - bon nombre d'entre eux l'ont effectivement été; de même, le national- socialisme peut signer des traités avec les communistes, échanger des ambassadeurs, voire coexsister avec eux, ne serait-ce que temporairement. Rien de tel pour ce qui est des juifs. Les concernant, le seul "arrangement" possible est la destruction.
(...)
Le racisme n'est donc pas de ces conditions nécessaires à l'existence d'un fascisme; il contribue par contre à l'éclectisme fasciste."

 


  0% folklore, 100% antifascisme !

Publié dans Antifascisme

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