Le fascisme comme rejet du matérialisme.

Publié le par Action Antifasciste Artois: Bassin minier en force

 

"A la formulation de l'idéologie fasciste contribuent des hommes venus d'horizons divers et ayant eu des itinéraires intellectuels mouvementés. Chacun apporte la part qui lui est propre, chacun met l'accent sur un des aspects particuliers du refus qu'il oppose aux systèmes en place. Mais tous sont unis dans le même refus de ce qui fait, à leurs yeux, l'essence de ces systèmes : le "matérialisme", matérialisme libéral et bourgeois, matérialisme marxiste et prolétarien. C'est bien ce combat contre le "marérialisme" qui unit Sorel, Arturo Labriola, Michels et De Man, Berth, D'Annunzio, Olivetti, Barrès et Corradini, Mussolini, Gentile et Oswald Mosley, Degrelle, José Antonio et Codreanu, mais aussi Drieu, Déat, Brasillach, Rebatet, Jouvenel, Thierry Maulnier et tant d'autres.


Certes, ces hommes diffèrent sur de nombreux sujets et ils ont professé à des époques différentes des idées différentes. Aucun n'a formulé lui-même tout le fascisme et l'œuvre d'aucun d'entre eux ne représente à elle seule le modèle idéal de l'idéologie fasciste. Mais il en est de même pour tous les socialistes après Marx, comme pour tous les théoriciens du libéralisme après Hobbes et Locke. Les différneces entre eux ne sont pas plus importantes - en réalité elles sont moindres - que celles qui séparent J.S Mill de Spencer, Toqueville de T.H Green, Bosanquet de Hobbhouse, Proudhon de Lassalle, Kautsky de Jaurès et de Bernstein, ou les Webb de Léon Blum. Et pourtant, les uns appartiennent semblablement à l'école libérale, les autres semblablement à l'école socialiste : le dénominateur commun aux uns et aux autres est suffisamment large pour que leurs noms retrouvent dans tout ouvrage consacré au libéralisme ou au socialisme.


Comme le libéralisme, le socialisme ou le communisme, le fascisme constitue une catégorie universelle qui possède des variantes régionales et socio-culturelles. Comme le libéralisme, le socialisme ou le communisme, le fascisme, en tant que phénomène historique, apparait à trois niveaux : il est une idéologie, il est un mouvement et il est un régime. Il est incontestable que, du point de vue de l'histoire des idées, la Grande Guerre ne présente pas ce caractère de césure qu'on lui reconnaît dans tant d'autres domaines. Le fascisme n'appartient pas seulement à l'entre-deux-guerres, mais bien à cette tranche d'histoire qui commence avec la modernisation du continent européen à la fin du XIX ème siècle. Voilà pourquoi, en tant que système de pensée, le fascisme n'a pas été « inventé » sur la place du Saint-Sépulcre, mais bien dans le grand laboratoire idéologique de la Belle Époque. Pas plus que le communisme n'a éclos dans le train qui emportait Lénine vers la frontière finlandaise.


Si l'idéologie fasciste mûrit avant la Première Guerre mondiale, en tant que mouvement et en tant que régime, le fascisme constitue l'un des grands produits de la situation révolutionnaire de l'après guerre. Il est probable qu'un grand mouvement fasciste ne se serait pas structuré, et n'aurait pas pris le pouvoir sans une crise révolutionnaire. On peut en dire autant du communisme. Des mouvements qui constituent une rupture aussi profonde ne sauraient jamais parvenir au pouvoir dans une situation de paix internationale, de stabilité sociale et de croissance économique."


Zeev Sternhell

 ni droite ni gauche, l'idéologie fasciste en France.


 

Publié dans Antifascisme

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